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Bac : les fuites se confirment sur l'épreuve d'anglais


Et si l’épreuve de maths n’était pas un cas isolé ? Pour les correcteurs des copies d’anglais, il n’y a plus de doute.

Quand trois, puis dix, puis quelque cinquante candidats au bac, dont la copie est entre les mains d’un seul correcteur, affichent le même choix du sujet d’anglais, dont on soupçonnait la semaine dernière qu’il ait lui aussi fuité. Quand il s’avère qu’ils ont tous opté pour les même plans et arguments dans le même ordre… il y a de quoi se poser des questions.

Puis très vite d’estimer qu’il y a réellement eu fuite.

Alerté la semaine dernière par le syndicat lycéen Fidl, à la suite de l’aveu de lycéens parisiens, le ministère de l’Education, déjà aux prises avec la très visible fuite d’un exercice de l’épreuve de maths, a relégué ces soupçons au rang de rumeurs. Les profs qui ont depuis corrigé les brassées de copies d’anglais des séries S et ES — qui partageaient le même sujet — risquent fort d’en reparler lors des délibérations de jury lundi. « Moi, je le ferai, c’est certain », s’emporte une prof de lycée parisien, qui témoigne de son « mélange de colère et de tristesse ». Lorsque Françoise * a reçu son paquet de copies au bac ES, elle avait entendu parler de la rumeur. Enfermée avec ses copies, en revanche, elle bondit : plus de la moitié des candidats a pris le deuxième des sujets de composition proposés après l’exercice de compréhension de texte. Soit 250 à 300 mots à composer sur ce thème : « We make choices every day : what may influence us? (Nous faisons des choix tous les jours, qu’est-ce qui nous influence?). » Ce qui avait circulé sur Internet!

Pas de consignes du ministère

Pire : « Ils l’ont traité de la même façon, avec le même plan, avec certes plus ou moins de vocabulaire. J’en déduis, explique Françoise, qu’ils ont non seulement reçu le sujet mais aussi sans doute une proposition de traitement! » L’enseignante n’est pas au bout de ses surprises. « Quand j’ai appelé la permanence d’information téléphonique réservée aux correcteurs, parce que j’avais des questions sur la correction du premier exercice, je me suis au passage étonnée de cette découverte. Et je m’entends dire que je ne suis pas la seule! Et alors, quoi? Faut-il réajuster nos corrections? A cette question, je me suis seulement entendu répondre qu’il n’y avait pas de consignes du ministère. » Après enquête auprès de plusieurs collègues, Françoise apprend qu’elle n’a pas été la seule à s’énerver sur des copies qui se ressemblaient tant. « Je n’en ai pas après ces gamins de 17 ans qui veulent leur bac, soupire-t-elle. J’ai essayé de rester objective,… L’examen, ils l’auront, mais je trouve tout ça moche. Pour eux, pour nous, pour le bac qui décidément n’est plus un examen équitable. »

* Nous avons changé son prénom pour protéger son anonymat.
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